digestion cheval

Bien que capables de supporter un régime riche en graisse (jusqu’à 15% de graisses) sans développer de problème de santé, les chevaux puisent leur énergie à partir des glucides. Ces derniers sont importants en alimentation équine car ils représentent 50 à 80% de la matière sèche des fourrages, qui constituent (ou devraient constituer) la majorité de leur ration. Les glucides peuvent être classés en deux groupes : les glucides structuraux ou fibres, issus de la paroi des cellules végétales et les glucides non structuraux, originaires du contenu cellulaire. Ces différentes catégories de glucides sont hydrolysées et/ou fermentées dans différentes parties du tube digestif.

 

La physiologie digestive du cheval

Chez le cheval, la physiologie digestive est caractérisée par une mastication efficace, un transit gastrique très rapide, une digestion enzymatique limitée dans le temps et une étape de fermentations microbienne prolongée dans le gros intestin.

Le système digestif des chevaux fonctionne de façon optimale lorsque les animaux mangent fréquemment. Les fourrages sont essentiels car ils augmentent la mastication et la sécrétion de salive qui fait tampon dans l’estomac et limite le risque d’apparition d’ulcères au niveau de la muqueuse squameuse. S’il n’est pas restreint, un cheval passe normalement entre 12 et 16 heures à manger.

L’estomac possède un tout petit volume, sa contenance maximale est de l’ordre de 15 à 18 L, mais il ne se remplit en moyenne qu’aux deux tiers, amenant sa contenance moyenne à 10-­‐12 L. Le volume de salive produit est proportionnel à la durée de mastication, le volume ingéré peut donc atteindre 50 à 70 L par jour, nécessitant de fréquentes vidanges gastriques. Par ailleurs, la vidange gastrique est précoce, elle commence dans les 15 minutes qui suivent l’ingestion. Par conséquent, seuls les 10 derniers litres de la ration subissent réellement une digestion gastrique. Les sécrétions stomacales acides chez le cheval sont lentes et restreintes. Ainsi l’acidité gastrique reste faible (5,4 en zone fundique et 2,6 en zone pylorique), autorisant des proliférations bactériennes et des fermentations de glucides facilement dégradables.

L’intestin grêle est le site d’absorption de la majorité des nutriments. Les protéines, les graisses, les glucides hydrolysables, les vitamines et minéraux sont digérés et absorbés dans cette portion du tube digestif. Les aliments y restent entre trente minutes et une heure et demie. Les fibres et les glucides non digérés dans l’intestin grêle atteignent directement le gros intestin et y restent jusqu’à trois jours. Le gros intestin comprend : le cæcum, le gros et le petit côlon ainsi que le rectum.

 

digestion cheval

Les auspices d’une bonne digestion chez le cheval

Le cheval mange au moins 10 à 12kg de matière sèche par jour (pour un animal de 500 kg). Dans la nature, il passe environ par jour entre 12-16 heures à se nourrir. Son tube digestif est adapté à ce régime alimentaire. Transit rapide (1 heure) dans la première partie pour aller dans l’intestin grêle qui sera le lieu de digestion et d’absorption des sucres, des graisses et des acides aminés. Ensuite dan le site du gros intestin, l’escale sera plus longue (24 à 48 heures) siège de la digestion des nutriments qui n’ont pas été digérés précédemment, pour la plupart les fibres alimentaires.

Dans l’emplacement du gros intestin, les bactéries, protozoaires, champignons, etc.. mettent à profit ces fibres pour comme source thermodynamique pour produire les AGV (Acides Gras Volatils).

Cette induction acidifie le milieu et permet le développement des bactéries qui exploitent la cellulose et fournissent une source d’énergie pour l’organisme.

Cependant, en cas d’excès d’amidon dans la ration, celui-ci ne sera pas totalement digéré dans l’intestin grêle et fatalement il se retrouvera dans le gros intestin perturbant la digestion du fait que les bactéries utiliseront l’amidon comme source d’énergie au détriment des fibres donnant lieu à une acidification du milieu déséquilibrant la vitalité des bactéries actives. Cette nuisance digestive engendrera dans un premier temps des perturbations allant des crottins mous aux diarrhées voir coliques.

Mais, si la quantité d’amidon ingérée est conséquente, le milieu sera encore plus acide, condamnant l’activité des bactéries actives, voir éliminant la population de certaines bactéries, délivrant des toxines qui passent successivement à travers la paroi intestinale et dans le sang engendrant coliques et fourbures.

Un déséquilibre nutritionnel peut en être la conséquence. Il faut régulièrement surveiller outre l’état corporel général :

  • La qualité du poil,
  • Des sabots
  • Des crottins (la présence de trop de fibres longues et de grains reflètent une digestion perturbée)

Apporter des probiotiques en supplément par cure et plus régulièrement des prébiotiques facilitent la bonne activité du microbiote en tenant compte bien entendu d’un apport conséquent en fibres végétales.

 

Bien comprendre le système digestif du cheval est donc le meilleur moyen d'adapter son alimentation et de prévenir certaines maladies. 

En étant attentif à l'état général de votre cheval, en observant la qualité de ses crottins, vous aurez de bons indices concernant l'adaptation de son alimentation et de son mode d'administration.

Infos RG pour CGP HorseFeed. Source Web Wolter, Hofmann.